1. |
intro
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2. |
blanche biche
05:41
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celles qui vont au bois, c'est la mère et la fille
la mère va chantant et la fille soupire
qu'av'vous à soupirer ma fille, marguerite
j'ai bien grande ire en moi et n'ose vous le dire
je suis fille le jour et la nuit blanche biche
la chasse est après moi, les barons et les princes
et mon frère renaud qui est encore bien pire
allez ma mère, allez, bien promptement lui dire
qu'il arrête ses chiens jusqu'à demain ressie
où sont tes chiens, renaud, et la chasse gentille
ils sont dedans le bois, à courre blanche biche
arrête-les, renaud, arrête, je t'en prie
trois fois les a cornés, de son cornet de cuivre
à la troisième fois, la blanche biche est prise
mandons le dépouilleur qu’il dépouille la biche
celui qui la dépouille dit, je ne sais qui dire
elle a le cheveux blond et le sein d'une fille
a tiré son couteau, en quartiers il l'a mise
en ont fait un dîner, aux barons et aux princes
nous voici tous illec, hors ma sœur marguerite
vous n'avez qu'à manger, suis la première assise
ma tête est dans le plat et mon cœur aux chevilles
mon sang est repandu par toute la cuisine
et sur vos noirs charbons mes pauvres os s’y grillent
celles qui vont au bois, c'est la mère et la fille
la mère va chantant et la fille soupire
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3. |
fleurir mourir
05:37
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oh comme je veux vivre au pluriel
ce singulier est pire que mal
chevalier·e inconnu·e dans l’éternité
exilé·e sur les mers de mon désir déchiré
ignorez en moi la plus grande solitude
et même dans la rue, sans plafond ni plancher
tromper le miroir avec des portraits de moi
ne soyez pas si sûr·es, ce n’est pas ce que je suis
trouvé·e dans l'espace
oublié·e du monde
aucune fatigue
seul un écho profond
je veux être pluriel, croissant, décroissant
vivre en une seconde l’instant éternel
naître larve, mourir papillon
chenille, chrysalide de teinte violette
être comme l’aigle, lune aux mains de velours
cet étrange désir de ne jamais être tout
souvenir d’une voix divine
dans un immense jardin
être poète·esse de l'espace
la personne que je pense être
l’oiseau de l’est qui se déploie
portant avec moi la lumière dans une médaille
trouvé·e dans l'espace
oublié·e du monde
aucune fatigue
seul un écho profond
je veux être pluriel, croissant, décroissant
vivre en une seconde l'instant éternel
n’ayez aucune certitude,
ce n’est pas ce que je suis
n’ayez aucune certitude
ce n’est pas ce que je suis
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4. |
megacyclone
05:39
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mes yeux comme un ciel limpide
la lumière imbibe le paysage
j’ignore où regarder
je sens la mer vaciller
une toile lavée à l’aube
de l’eau à perte de vue
des rivières en sens inverse
qu’est-ce que la pureté
qui est-tu en ce moment
et comment guérir de ce qui a été
j’aimerais tout effacer
ta gueule de ma mémoire
les algues poussent dans le jardin
les flots prennent d’assaut la vallée
je ne perçois plus les frontières
j’apprends à me laisser porter
un océan à l’envers
les cimes tanguent près des plaines
perspective brisée par les vagues
reste à construire un radeau
embrasser le cyclone
je taille mes branchies à la lame
mais quel royaume est le tien
ta poitrine brodée d’or
brille dans l’obscurité
ta peau est belle
ornée de cicatrices
une salamandre sur ton épaule
chuchote doucement
vénère ton corps
les algues poussent dans le jardin
les flots prennent d’assaut la vallée
je ne perçois plus les frontières
j’apprends à me laisser porter
un océan à l’envers
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5. |
petite île
05:24
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un peu de mer pour ton berceau
le teint du ciel ton paradis
quelques étoiles perlent à ton cou
baignent tes cheveux d’un halo
palais des glaces dans la lagune
un oasis comme édredon
et sur ta peau caméléon
valse l’azur et l’horizon
je t’imagine au bord de l’eau
tu danses parmi les roses
je t’imagine au bord de l’eau
sur cette plage tu reposes
un peu de sable pour ton château
un grand jardin ton labyrinthe
soulève ton voile fardé de feu
laisse tes larmes briller au soleil
je veux peindre tes yeux couleur lavande
des coquelicots pour tes paupières
je veux cueillir ton corps sur les galets
je t’imagine au bord de l’eau
tu danses parmi les roses
je t’imagine au bord de l’eau
sur cette plage tu reposes
tu as rejoins l’océan
petite île prends la mer
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6. |
anathea
05:10
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lazlo feher stole a stallion
stole him from the misty mountains
and they chased him and they caught him
and in iron chains they bound him
word was sent to anathea
that her brother was in prison
bring me gold and six fine horses
i will buy my brothers freedom
judge oh judge, please spare my brother
i will give you gold and silver
i don't want your gold and silver
all I want are your sweet favors
anathea, oh, my sister
are you mad with grief and sorrow
he will rob you of your flower
and he'll hang me from the gallows
anathea did not heed him
straight way to the judge went running
in his golden bed at midnight
there she heard the gallows groaning
cursed be that judge, so cruel
thirteen years may he lie bleeding
thirteen doctors cannot cure him
thirteen shelves of drugs can't heal him
anathea, anathea
don't go out into the forest
there among the green pines standing
you will find your brother hanging
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7. |
taille douce
04:43
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les dessins sur ton pelage
des entailles sur ton armure
ta langue est douce, tes yeux lointains
ton museau taché de sang
parle-moi dans ton langage
tu as ma tête sur un plateau
des mots, des coups d’épée
le printemps vit sur un cadavre
j’aimerais tant t’apprivoiser, que tu me laisses t’approcher
j’aimerais te dessiner pour ne jamais t’oublier
tu ne regardes pas les oiseaux
dévorant le cerisier mur
tu rêves de boire à la source
je rêve de lécher ton reflet
que ton rire remplisse la fontaine
me coule entre les doigts
que tu chantes jusqu’au matin
dans un pré de narcisse
le soleil mange dans ta main
les épines fleurissent à l’aube
comme les écailles sur ton corps
les contours se taillent en douceur
j’aimerais tant t’apprivoiser, que tu me laisses t’approcher
apprends-moi à tout quitter, apprends-moi à te quitter
ton terrier comme un précipice
palais de feuilles et de racines
couvert de glace, d’aubépines
une nuit sans étoiles comme vitrail
je construirais un sanctuaire
pour soigner toutes les blessures
j’ai cueilli beaucoup de fleurs
et puis j’ai attendu la guerre
j’irais me coucher à ton flanc
puis je sortirais mon couteau
et je graverais dans la pierre
ton nom en lettres capitales
j’aimerais tant t’apprivoiser, que tu me laisses t’approcher
je t’offrirais des papillons et même des oiseaux en papier
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8. |
pastel acide
05:38
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immense étendue de chair sauvage
l’herbe sillonne les muqueuses
les terrains vagues aux pentes douces
fracture faille flash sulfurique
les nervures boivent le fluide sidéral
et les rayons bavent leur sueur tiède
sur les voûtes en ogive aux entailles fractales
rosée opaque coagule
sur les racines en cristaux de gélatine
sous les membranes palpitent
des sources magmatiques
cœur marécage ravage brutal
tu piétines un verger arraches une fleur
caresses son pelage, cuivré magnifique
tes doigts sales sur ses nervures vestales
t’en as rien à foutre qu’elle pleure
à la lisière des corps et des prairies sableuses
l’anémone pulsatile hérisse ses sépales
son pistil sucré pastel acide suinte violemment
mon maigre drapeau s'accroche au vent
traîne sur les terres en friche nage à contre-courant
pour téléporter la gangrène entre en photosynthèse
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9. |
outro
03:30
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wren Lausanne, Switzerland
they/them
The Swiss based artist, performer, composer and singer Wren Cellier experiments sound work combining folk music, spoken word and distorted field recording.
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